Une création à taille humaine : la faïence marocaine
La production de carreaux émaillés dans nos ateliers est issue d’une ancienne tradition familiale. Chaque étape est effectuée à la main pour apporter une attention particulière cet artisanat de qualité. Ce savoir-faire est une base essentielle au processus de création de mosaïques en zelliges dans un large éventail de couleurs éclatantes.
La beauté de ce carrelage du moyen orient vient de la qualité de l’argile et des émaux
L’émail est déjà utilisé dans l’antiquité dans les mosaïques couvrant les murs et les sols des palais persans et byzantins. Cet art de décoration est si spectaculaire qu’il gagne rapidement la faveur des autres civilisations méditerranéennes. La terre cuite possède une qualité naturelle d’isolation grâce à l’air qu’elle contient par sa porosité. Utilisée brute, elle offre un camaïeu de couleurs pastel idéal pour les décorations rustiques. La technique de la glaçure permet d’imperméabiliser les carreaux par une couche vitrifiée et d’apporter ainsi une certaine magie dans les habitats, par la grande variété des couleurs proposées. La cuisson artisanale permet d’obtenir différents tons sur une même base de couleur. La tradition marocaine réalise des carreaux d’une forme allongée particulière pour le sol : les bejmats, mesurant généralement 4,5 cm de large pour 14,5 cm de long.
La préparation de l’argile
Cette terre tirée des carrières de la ville de Fès au Maroc depuis des siècles bénéficie d’une qualité et de propriétés tout à fait remarquables pour les réalisations en céramique. L’artisan spécialiste appelé Ajjan place les blocs dans un bassin d’eau pendant 24 heures afin d’obtenir l’hydratation nécessaire au travail de la matière première. Il entre ensuite dans le bassin pour malaxer la terre pour la rendre plus homogène et modelable pour la mettre en forme. Il utilise un gabarit de bois pour former des carreaux de 10 centimètres de côté pour les futurs Zelliges ou les bejmats plus longs et plus étroits exposés au soleil pour un séchage parfait.
Nos artisans les habillent des plus belles couleurs par la magie du feu
Un choix de 30 couleurs de zelliges permet une grande variété de composition lors de la création des mosaïques et s’adapte aux différentes possibilités de décoration. Le carreau brut déjà passé au four pour une première cuisson est délicatement recouvert sur une face par un émail liquide : le Qdah. L’artisan couvre à la main la pièce d’une manière uniforme pour éviter tout défaut à la cuisson. Les différents émaux possèdent un seuil spécifique de tolérance aux hautes températures que l’artisan préposé au four, le Fakhar, sait maîtriser. Par sa grande expérience Il dispose les couleurs par rangées. Celles qui nécessitent un feu plus intense sont placées à la base et celles plus fragiles au sommet. Le four est surveillé et alimenté par des noyaux d’olives concassés. La production monte à une chaleur moyenne de 800°C et nécessite une période de 24 heures pour refroidir. Chaque pièce sortie du four est vérifiée, tout défaut éventuel est écarté.
La mosaïque naît ensuite d’un travail d’orfèvre et de patience
Chaque pièce de la future mosaïque émaillée passe de mains en mains. Un artisan marqueur, le Recham, dessine le contour de la forme voulue. Il trace à l’aide d’un bambou trempé dans l’encre et d’un gabarit en prêtant attention d’optimiser le nombre de pièce dans un carreaux pour minimiser les pertes. Ce carreau est ensuite taillé à l’aide d’un lourd marteau de découpe par le l’artisan Taksir. Il existe de nombreuses formes possibles de zelliges entrant dans les compositions artistiques. Chaque carreau ainsi obtenu est ensuite affiné par l’artisan Khallaç. Elles sont enfin délicatement assemblées selon un plan de composition. Celui-ci peut suivre les modèles traditionnels marocains, tels que l’Anjouna, la Fleur Matecha, ou le Tagra. Il existe également d’autres créations mariant les formes et les couleurs les plus variées s’adaptant parfaitement aux styles contemporains.
